Hypno analyse
L’hypno-analyse est une approche avant tout psychanalytique qui intègre, à certains moments, des états hypnotiques légers pour faciliter ou accélérer le travail avec l’inconscient.
Je me suis formé à l’hypnose avec Nathalie Paolucci, fondatrice de l’institut Noesis d’hypnose Ericksonienne. J’avais eu une première approche de l’hypnose dans les années 90 quand j’avais passé mon diplôme de maitre praticien en Programmation Neuro Linguistique. J’avais trouvé cette technique extrêmement puissante mais y avait renoncé car, a cette époque, je craignais ce que je percevais comme une dimension manipulatoire pouvant entrainer une forme d’aliénation, du patient et générer un sentiment de toute puissance chez le praticien. Quand j’ai commencé ma formation de psychanalyste il m’était aussi difficile de concevoir avoir recours à une méthode que Freud avait abandonnée.
Pourtant après de nombreuses années de travail psychanalytique et la lecture de psychiatres hypnothérapeutes comme Leon Chertok j’ai mieux compris comment l’hypnose pouvait avoir des effets curatifs en elle-même et surtout comment elle pouvait être un complément d’un travail analytique.
L’hypnoanalyse telle que je la pratique est tout simplement une pratique de l’hypnose dans le cadre de type analytique ou j’évite tout usage délibéré de la suggestion. Elle allie les avantages thérapeutiques de l’hypnose et ceux de la psychanalyse. Elle peut permette de remettre en mouvement le patient quand celui-ci traverse des phases de stagnation dans la cure psychanalytique. Il s’agit d’écouter et parfois interpréter le matériel qui surgit sous hypnose comme on le ferait pour un rêve. Et le patient lui doit « travailler » ce matériel comme en analyse.
L’état hypnotique peut être introduit intentionnellement soit en début de séance, soit à des moments précis au cours de la séance. Il peut permettre de faciliter le travail d’association libre, d’approcher autrement la question des défenses (approchée sur un plan symbolique), et enfin permettre une utilisation plus souple du matériel apporté par les patients (rêves, contenus fantasmatiques…). Il est par exemple possible de poursuivre durant la séance un rêve qui avait été interrompu.
Également, l’introduction d’un état hypnotique léger permet un travail spécifique autour du corps, des ressentis corporels et de l’abréaction bien plus aisé qu’en cure classique ou même en psychanalyse en face à face. Elle permet également un travail autour du processus de régression plus axé autour de l’expérientiel et un travail impliquant plus largement la sensorialité. Il ne s’agit pas d’obtenir une transe profonde, une simple modification de l’état de veille habituel suffit le plus souvent. Une fois cette induction réalisée, il est alors beucoup plus facile de laisser se manifester des phénomènes d’association libre.
L’hypnothérapie analytique est très rarement symptomatique (c’est-à-dire axée sur le soulagement d’un symptôme comme par exemple une addiction). Elle est le plus souvent une expérience d’introspection élaborative, dont la finalité est de parvenir à une autre position existentielle.